« Bululú », c’est le brouhaha. Celui des rues de Caracas et de Maracaibo, mais aussi le tumulte des affluents de l’Orénoque, sur les rives duquel vivent les Amérindiens Waraos, ou le bourdonnement des ouvriers agricoles qui s’affairent dans les plantations de café, cacao, canne à sucre ou de tabac.
Bululú explore les musiques populaires du Venezuela et les « chants de travail » qui accompagnèrent son histoire singulière. Issue de plusieurs siècles de métissage, point de rencontre des musiques précolombiennes, arabo andalouses, afro-caribéennes, cette musique raconte l’environnement, le quotidien, la réalité sociale et le sacré.
Emmanuelle Saby prête sa voix pour exalter ces chants et paroles du quotidien qu’elle colore de ses propres expériences vénézuéliennes. Un pays qu’elle découvre depuis plusieurs années, au fil de séjours et de rencontres avec des musiciens qui lui permettent d’en apercevoir toute la richesse musicale. Elle s’est entourée de Jean-Paul Autin, Olivier Bost, Guillaume Grenard et Yuko Oshima pour proposer une interprétation libre et improvisée de cette musique vénézuélienne, à travers la réécriture et l’arrangement de thèmes essentiellement traditionnels.
Que reste-t-il des sons, des sensations, quand le chant s’arrête ? Comment transcrire le sens même du labeur ou de la vie évoqués dans les chants de travail ?
Guidés par les mélodies, les mots, les rythmes et l’énergie transmise par la répétition des gestes, le groupe interprète cette respiration. Des moments de souffle et de silence succèdent à la densité d’une riche matière sonore – cuivres, bois, cuatro, batterie, traitements électroniques et basse.
Le propos de Bululú est d’explorer avec amusement, curiosité, émerveillement et provocation l’espace qui se trouve à l’intersection de ces deux mondes musicaux que sont la musique vénézuélienne et la musique improvisée.
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