
Serge Sana est un percussionniste digital, pardon, un claviériste, je veux dire un compositeur, plutôt un collecteur de récits, je dirais plus exactement un mâcheur de mots, mais voyons, surtout un polyglotte — en tout cas à l’écoute — bercé dès son enfance par une multitude de langues — à peine moins qu’il n’a de mains. La langue poétique aussi, figurez-vous (« Écrit Studio »).
Il n’en est pas à sa première polyrythmie, et une aptitude certaine à coordonner hémisphère droit et gauche orchestre depuis longtemps le jardin d’enfants où s’ébattent toutes ses mains.
Il n’en est pas non plus à son premier collectif (« La Tribu hérisson », par exemple), et c’est assez naturellement qu’il embarque d’autres partenaires, notamment choisis pour leur goût du mêle-langue (« Le concert sous la langue ») ou impulse de nombreuses créations participatives, histoire d’ouvrir encore un peu plus d’horizons.
Il n’y a pas que ses mains qui s’activent, il y a aussi ses pieds, qui le poussent aux voyages qu’il a partagés entre autres avec l’ensemble médiéval « Xérémia » où, bien que percussionniste, il lorgnait sur le cromorne et la vielle à roue. Incorrigible !
Il n’a pas appris tout ça dans les conservatoires, quoique ! Il a dans sa valise de routard un DEM de claviers électroniques et un prix SACEM de composition électroacoustique.
À l’ARFI, il joue dans « Les Contes persans » et « Lozen ».