Clémence est violoneuse, c'est à dire qu'elle est puissamment violoniste et sait jouer faux si elle veut. Par contre c'est sans faire exprès qu'elle a décidé de chanter, ce qui fait qu'on l'écoute pour être sûr que c'est bien elle. Bilingue sur l'instrument et polyglotte dans le texte, elle improvise sans crier gare (ou alors en patois) dans de nombreux projets de l'ARFI tels que La bête à sept têtes, La Marmite Infernale, Nosferatu et Canto General, formations dans lesquelles elle met l'amplitude et la précision de son jeu au service de l'utopie collective. Par le passé, on a pu l'entendre dans Au Dessus Du Monde et Les Plutériens.
Tantôt occitaniste, tantôt libertaire, ne serait-elle pas tout simplement une incarnation pragmatique de ce que d'aucun·e appelle le folklore imaginaire dans certains cercles d'initié·e·s ?
Avant de rejoindre l'ARFI, elle avait déjà œuvré avec la même générosité dans les paysages fertiles et associatifs de son terroir que sont les musiques traditionnelles, en fondant de nombreux groupes de bal et de concert au sein de l'association des Brayauds (Komred, la Viehla, Miraillet), de la compagnie l'Excentale (Louise, La Dévorante) et au sein du collectif La Crue.
Par ailleurs son goût immodéré pour d'autres acronymes l'a conduite à croiser dans son parcours et sa formation des consonnes et des voyelles aussi importantes que CEFEDEM, CFMI, FAMDT, CDMDT63...
Part non négligeable de ses activités, elle est aussi une spécialiste et enseignante renommée de la bourrée, danse épuisante du massif central. Elle joue aussi du trombone comme une fausse débutante pour continuer à débuter quelque chose quelque part.